Pourquoi opérer?
La mise en place d’implants dentaires au niveau des maxillaires nécessite la présence d’un volume osseux suffisant. En cas de manque d’os, il est nécessaire de réaliser une augmentation par greffe osseuse. Cette greffe peut être posée soit en apposition au maxillaire ou à la mandibule, soit au niveau des maxillaires supérieurs à l’intérieur du sinus maxillaire (intervention appelée : “soulevé ou greffe de sinus”).
Prélèvement osseux iliaque
L’incision est située au niveau de la crête iliaque et laisse une petite cicatrice. Ce prélèvement est une intervention très sérieuse et compliquée, elle peut gêner la marche et la pratique de certaines activités pendant une quinzaine de jours.
Prélèvement mandibulaire
Il est réalisé au niveau de la mâchoire inférieure soit dans la région du menton soit au niveau de l’angle des mâchoires. L’incision se situe au niveau de la gencive.
La greffe osseuse proprement dite
L’os est placé soit sous forme de petits blocs soit sous forme de broyat. Selon les cas, un biomatériau peut être utilisé en complément. La cicatrisation muqueuse est obtenue en 8 à 15 jours. Il est nécessaire d’attendre 4 à 6 mois avant de pouvoir mettre en place les implants. Un scanner sera habituellement réalisé avant le temps implantaire pour contrôler le volume osseux obtenu.
Suites opératoires habituelles et soins post-opératoires
- une limitation de l’ouverture buccale est fréquente pendant quelques jours ;
- un oedème facial est habituel dont l’importance et la durée sont très variables d’un individu à l’autre;
- les douleurs sont variables mais le plus souvent modérées.
- une excellente hygiène buccale est essentielle, des bains de bouche sont prescrits. Après chaque repas, les dents et les gencives devront être nettoyées avec une brosse ultrasouple;
- en cas de greffe osseuse sinusienne, il faut éviter les efforts de mouchage importants et violents pendant les premières semaines;
- pendant les premiers jours, l’alimentation doit être molle, tiède ou froide. Il faut éviter une nourriture chaude, très salée ou très acide;
- le tabac est à proscrire formellement avant et après l’intervention.
Le principe de l’intervention
La perte des dents entraîne avec le temps une disparition / résorption de l’os qui entoure les racines (os alvéolaire). Une restauration de ce volume osseux est donc parfois nécessaire avant la mise en place d’implants dentaires.
La greffe osseuse du sinus maxillaire a été pratiquée dès les années ’70 en utilisant un greffon autogène d’origine iliaque. Par la suite, des matériaux variés d’origine humaine ou animale ou encore synthétiques, ont servi et servent encore à épaissir l’os, là où des implants sont nécessaires.
Pour des raisons pratiques (simplicité de la procédure chirurgicale), de nombreux praticiens utilisent des matériaux synthétiques ou d’origine animal : les « biomatériaux ». Les tissus d’origine animale ou humaine ont subi des traitements pour éliminer tout risque théorique de transmission virale. La greffe osseuse autologue consiste à prélever un greffon sur le patient lui-même et à le positionner au niveau de la perte osseuse où il faudra mettre des implants. L’os autogène est un matériau vivant, de ce fait, découle tout l’intérêt de l’autogreffe : cicatrisation rapide, résistance à l’infection, capacité de reconstruire de grands déficits osseux, intégration le plus souvent complète et toujours définitive.
Deux types de greffes osseuses peuvent être pratiquées : des greffes de comblement ou des greffes d’apposition.
Les greffes de comblement sont réalisées au niveau du plancher des sinus maxillaires. Elles visent à restaurer une hauteur d’os suffisante de la canine au secteur molaire afin que des implants de 10 à 12 mm de hauteur puissent être mis en place. Le prélèvement de l’os greffé est le plus souvent réalisé au niveau de l’os crânien. Un prélèvement au niveau de la crête iliaque est une autre possibilité.
Les greffes d’apposition sont réalisées sur le maxillaire ou la mandibule lorsque la largeur de la crête osseuse n’est pas suffisante en épaisseur pour un implant de fort diamètre. Dans tous les cas, un scanner de contrôle est nécessaire avant la mise en place des implants, quelques mois après la greffe, pour vérifier la quantité d’os disponible.
Le déroulement de l’intervention (greffe avec prélèvement autologogue)
L’intervention consiste à prélever sur le patient de l’os dans une zone donneuse située, soit au niveau de la mâchoire, de la hanche ou du crâne (couche superficielle de l’os). Généralement, le site de prélèvement se situe au niveau de la mâchoire. Cependant, si la perte de l’os alvéolaire est très importante ou si l’os de la mâchoire n’est pas de qualité suffisante, il sera alors décidé un prélèvement sur la hanche, le tibia ou le crâne. Ensuite, le greffon sera mis en place sur le site receveur et sera, le plus souvent, immobilisé par une ou plusieurs vis d’ostéosynthèse.
La pose d’implants peut se faire simultanément. Dans certains cas cependant (perte de volume osseux important), la mise en place des implants est différée de 3 à 9 mois pour permettre au greffon d’être complètement intégré.
Pour des raisons de confort du patient, le prélèvement nécessitera une anesthésie générale, une hospitalisation en clinique ainsi qu’une période de rétablissement plus longue (prévoir un arrêt de travail d’une à deux semaines).
La réalisation d’une greffe, comme tout acte de chirurgie, comporte certains risques. Les cas d’infections sont peu fréquents, le risque étant la perte de la greffe ou un résultat insuffisant ne permettant pas la pose d’implants.
Les suites opératoires
Des antalgiques en systématique seront prescrits dans les suites de l’intervention. Pour permettre une bonne cicatrisation, il est important de suivre ces conseils:
- bains de bouche dès le lendemain et jusqu’à complète cicatrisation (5 à 8 jours) ;
- brossage des dents avec une brosse à dents ultra souple dès le lendemain en faisant attention aux zones de suture ;
- l’alimentation devra être mixée et froide dans les 3 à 5 premiers jours ;
- l’arrêt complet du tabac au moins jusqu’à obtention complète de la cicatrisation. La poursuite de l’arrêt du tabac augmente les chances de succès. Les antibiotiques empêchent la superinfection. Si vous avez des allergies, n’oubliez pas de les signaler à votre chirurgien-dentiste.